GravuresLaurence Georgetti,
Carcassone, interviewée le 17 janvier 1998.
" pouvait passer des heures à
trouver un arbre où graver nos initiales. J'avais l'impression qu'il les
auscultait, noeud par noeud et feuille par feuille.
Et pendant ce temps, je mourrais d'envie de l'embrasser, on était des
gosses vous savez. Lui il était là avec ses arbres et son petit
appareil photo, et il photographiait chaque tronc, je me souviens qu'il classait
les photos dans un grand album, comme si c'était vraiment important,
enfin ça l'était sûrement, pour lui. Il a dû prendre,
je ne sais pas, deux cent, trois cent arbres et pourtant on ne s'est embrassé
que trois fois, la dernière juste avant qu'on parte, chacun de notre côté,
avec nos parents. Si vous allez à Saint-Verjus, allez dans le bois derrière
les dunes, mais je crois que le liège à recouvert
nos traces." |
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